Le point sur le réaménagement de la Gare du Nord

Le point sur le réaménagement de la Gare du Nord
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La plus grande gare d’Europe va connaître une nouvelle mutation après celle du début des années 2000. Les crispations portent sur des espaces commerciaux trop nombreux et des parcours voyageurs trop contraints. Le point sur le réaménagement de la Gare du Nord.

Si la Gare de l’Est à Paris ne deviendra pas un parc sur le modèle du Central Park à New York, la Gare de l’Est va, elle, bien se métamorphoser dans la perspective des Jeux Olympiques, qui doivent se dérouler à Paris en 2024. Mais son expansion fait débat, et la période des élections municipales a été l’occasion de faire monter la pression sur les porteurs du projet : la SNCF et Ceetrus, filiale du groupe Auchan et spécialisée dans l’immobilier commercial. Le projet initial envisagerait de passer d’une superficie de 36 000 m² à 124 000 m², dont 46 000 m² dédiés à des équipements comme une salle sport, une salle de spectacle et des lieux culturels, mais aussi 22 000 m² consacrés aux bureaux et commerces. Pour ces derniers, il serait prévu une galerie commerciale où passeraient forcément les passagers aux départs d’un train. Cette galerie est l’objet de la principale discorde : large de 18 mètres et longue de 300 mètres, son immensité génère beaucoup de réticence.

 

Trois points majeurs de discorde

Contre toute attente, le signal d’alarme a été actionné par des architectes de renom comme Jean Nouvel et des historiens de l’Art tel que Jean-Louis Cohen, professeur au Collège de France, en septembre dernier. Dans une tribune publiée dans Le Monde, ils pointaient d’abord les contraintes fortes dans les déplacements imposées aux voyageurs afin qu’ils n’échappent pas aux nouvelles boutiques. Ensuite, ils voulaient défendre le travail de deux architectes qui ont façonné la gare : Jacques Ignace Hittorff qui a conçu l’actuelle hall historique au début de la deuxième moitié du XIXe siècle, et Jean-Marie Duthilleul à qui l’on doit le hall de verre attenant et imaginé au début des années 2000, date de la précédente mutation des lieux. Le travail du premier serait défiguré alors qu’il est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, celui du second, purement et simplement détruit.

Enfin, il y aurait un problème d’aménagement du territoire avec l’arrivée de la fameuse galerie commerciale. Cette dernière devrait déstabiliser non seulement les commerces aux abords de la gare mais aussi ceux situés dans des centres commerciaux déjà existants, dont celui de la Plaine Saint-Denis, situé à une station de RER. Le signal a été entendu. La Région et la Mairie de Paris ont réagi et amené les promoteurs à revoir leur copie. Dans quelques jours, la validation du permis de construire, ou son refus, donneront la réponse sur les modifications apportées.

 

Les commerçants premières victimes ou bénéficiaires ?

En attendant, l’inquiétude des commerçants aux alentours de la Gare du Nord ne va pas retomber. Avec la vague d’attentats, puis les gilets jaunes et la contestation de la réforme des retraites qui a bloqué les gares parisiennes, leurs chiffres d’affaires ont fortement ralenti. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. Beaucoup ont financé leurs fonds de commerce ou l’acquisition de leurs locaux à l’aide d’un emprunt. Ils ont besoin de voir leurs ventes repartir à la hausse. Autant une nouvelle mutation peut générer un regain d’attraction salvateur. Autant l’arrivée d’une concurrence disproportionnée peut terminer de les asphyxier. Au mieux, elle va les obliger à intégrer ce centre commercial et s’engager sur de nouveaux emprunts. Sans garantie de succès car les baux sont bien souvent à un niveau beaucoup plus élevé. Quant aux commerçants des autres centres commerciaux fortement concurrencés, eux aussi risquent de se retrouver dans une situation financière compliquée.

Ce projet apporte un bel exemple concret de l’impact d’un projet mutation majeure d’un équipement public. Il démontre qu’il a plusieurs niveaux d’impacts, dont les conséquences peuvent être la raréfaction du commerce de proximité, alors même qu’il vise, au départ, une amélioration de l’offre pour les clients. Il pointe aussi l’engagement des élus locaux dans ce type de dossier. D’ailleurs, comme le souligne un journaliste du Monde, si le projet de la Gare du Nord mobilise, son frère jumeau à Austerlitz, ne fait aucune vague.

Pour en savoir plus :

Gare du Nord : « Auchan a oublié que l’aménagement est d’abord un acte politique »

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