Covid-19 : Quel avenir pour les locaux professionnels ?

Covid-19 : Quel avenir pour les locaux professionnels ?
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La mise en place des gestes barrières oblige à repenser l’occupation des locaux professionnels. Bureau, commerce, hôtel… Aucun n’échappe à de nouvelles règles d’accueil, au moins temporairement. Perspectives

Les protocoles sanitaires autour du coronavirus du ministère du Travail sont à respecter pour que chaque secteur d’activité puisse reprendre. Pour les bureaux, cela se traduit par l’accueil alterné des collaborateurs. Lorsqu’ils ne sont pas au bureau, ils continuent de travailler de chez eux, comme lors du confinement. Cette dernière solution devant être privilégiée encore pour un temps, quand cela est possible. A terme, cela pourrait amener les entreprises à devoir occuper moins d’espaces puisque la nécessité d’accueillir tous les salariés en même temps ne s’impose plus.

Comment le télétravail pourrait impacter l’immobilier commercial ?

Cette tendance vers le télétravail pourrait impacter bien au-delà de l’organisation des entreprises. Par exemple, celles liées au commerce devraient revoir leur localisation, si les salariés optent pour des villes plus petites et la campagne. Dans cette hypothèse, “si jamais les migrations s’avéraient massives, effectivement, une partie des 200 villes qui manquent de vitalité, pourraient retrouver de l’attractivité, relève Philippe de Taffin, Président directeur général de Matador, une société de conseil en marques-lieux. Cette dernière s’en trouverait disperser en complément de la concentrer sur quelques points connaissant des flux de fréquentation extrêmement forts”.

Comme le confinement pourrait être à nouveau d’actualité dans les mois prochains, il faut se préparer à ne pas pouvoir parcourir plusieurs dizaines de kilomètres comme c’est le cas aujourd’hui dans les campagnes. Dès lors, les besoins alimentaires, médicaux ou de services doivent pouvoir trouver une réponse en proximité. “En complément d’importants lieux de destination pour faire les achats, il pourrait être envisagé une multitude de points satellites répartis sur tout le territoire, ajoute le dirigeant. Dans les constructions existantes en région, beaucoup sont actuellement inutilisées. Par exemple, il y a les premiers étages des gares qui sont quasiment inoccupés. La SNCF réfléchit à la manière dont ils pourraient être exploités et dynamiser les centres-villes dont les gares sont bien souvent en proximité.”

Les locaux professionnels doivent-ils être transformés ?

Ce n’est pas la seule transformation à laquelle le commerce pourrait devoir faire face. Les gestes barrières obligent un nouveau parcours client. Cela vaut autant pour une boutique en centre-ville que pour les centres commerciaux. Et cela s’applique aussi à d’autres secteurs comme le loisir, la culture, l’hôtellerie ou la restauration. À chaque lieu, la même question : comment optimiser l’aménagement existant ? S’il y a autant de réponses que d’entreprises, le sujet doit être traité en urgence, car il bloque tout espoir de réouverture dans certains cas. Quoi qu’il en soit, ces changements influencent les relations avec les clients puisque leur liberté, source de satisfaction, s’en trouve restreinte : impossibilité d’aller et venir comme bon leur semble, toucher et reposer un produit, attendre dehors puisque le nombre de personnes en boutique est limité…

Cette évolution va impacter la physionomie des lieux. Pour Philippe de Taffin, il semble pertinent de conserver des lieux réversibles : “Est-ce que demain les nouveaux centres commerciaux doivent être conçus dans leur parcours client comme l’impose la COVID-19 ? J’attendrai de voir quels comportements de vie des gens vont s’ancrer pour décider. Par contre, il faut prendre en compte le scénario de crise de type coronavirus, le prévoir pour savoir mettre en place les dispositions adaptées.

Le rôle du propriétaire bailleur redéfinit

Une autre question doit être abordée par chaque entreprise. Elle ne demande pas à être traitée dans l’urgence. Là aussi, il faut attendre l’observation des tendances post-confinement. Cela va prendre quelques mois. Il s’agit de la diversification. Commerce, loisir, culture… toutes ces activités ont un même concurrent : Internet. Le confinement a renforcé son usage. “Une salle de spectacle pourrait dans une politique de diversification produire du contenu digital et le vendre sur Internet, suggère Matador. Cela serait une source de revenus de diversification, sans utiliser le lieu.” Sur ce point, le musée du Louvre a enregistré 10,5 millions de visites virtuelles en un peu plus de deux mois. Et la société de conseil en marques-mieux poursuit : “Un centre commercial pourrait devenir un hub logistique. C’est un lieu très bien placé en termes d’accès capable de gérer une logistique lourde et d’assurer des points dits du dernier kilomètre.

De son côté, le propriétaire bailleur tire avantage d’une réflexion sur l’usage des locaux professionnels qu’il met en location auprès d’entreprises et de professionnels. Philippe de Taffin rappelle : “la valeur de l’actif ne réside pas exclusivement dans le bâtiment et sa surface. Sa valorisation repose aussi sur la marque et ce que représente le lieu. Quelles sont les valeurs qui se dégagent ? Quelle est l’empreinte sur la société ? Est-ce que le lieu développe une forme d’influence ? En pensant diversification, le propriétaire bailleur peut se dire qu’il accompagne la vie professionnelle, qu’il n’accueille pas juste physiquement les collaborateurs.” Il peut proposer des services digitaux propres ou livrer des conseils pour la mise en place et la gestion du télétravail ou les collaborations à distance. En dépassant la simple utilisation, un local peut devenir culte et faire travailler l’imaginaire sans qu’il soit nécessaire d’être venu sur place. Donner envie valorise un investissement immobilier à long terme.

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